L’eau est chaude et délassante à souhait, de la vapeur s’élève doucement dans l’air un peu salé. Il inspire lentement, laissant vagabonder son regard d’un rocher à l’autre. Des ombres se dessinent dans l’ouate de la nuit, au hasard du mouvement des nuages qui découvrent le clair de lune. Rien ne bouge dans son champ de vision, pas même les petits arbustes, immobiles dans la tiédeur nocturne. De petits bruits l’entourent comme un cocon, le clapotis des vaguelettes, les mouvements indistincts de quelques personnes plus loin qui profitent tout comme lui de leurs ablutions, sans se préoccuper de rien d’autre. La source chaude n’est pas très fréquentée et ce soir, il n’y a guère plus que deux ou trois personnes dans l’eau. La tête basculée en arrière sur une roche plate, il ferme les paupières, s’assoupissant lentement.

Des murmures le sortent de sa torpeur, et il cligne des yeux avant de voir approcher un groupe de jeunes femmes. Elles ne devraient pas être là, et il fait mine de refermer les yeux, vaguement gêné. Si elles le croient endormi, il ne devrait rien se passer de spécial. Il a brièvement aperçu la première d’entre elles, une grande blonde dont la serviette peine à cacher les rondeurs. Les autres parlent à voix basse derrière elle, elles sont deux, peut-être trois. Leurs pas s’éloignent sur la gauche et il entrouvre un oeil pour assouvir sa curiosité. Elles sont trois en tout, et ne semblent pas l’avoir vu. Une petite brune lui tourne le dos, elle vient de s’asseoir dans l’eau, les vagues clapotant contre ses fesses dans le mouvement. Plus grande et élancée, une élégante japonaise aux longs cheveux noirs se tient sur la droite. Elle regarde ses amies en souriant, et entre elle aussi dans l’eau, glissant son corps parmi les flots sans un bruit avant de poser sa serviette sur sa tête. La jolie blonde dénoue sa serviette, elle semble hésiter un instant avant de libérer son opulente poitrine. L’éclat de la lune sur la blancheur de ses seins fait frissonner le spectateur, qui a subitement bien du mal à détacher ses yeux de la jeune femme. Elle dépose sa serviette sur un rocher et se baisse pour s’agenouiller dans l’eau. Ses bras semblent bouger un moment, faisant onduler la surface noire du bassin, puis elle se laisse aller en arrière, souriante, pour s’adosser à un rocher.

Leurs voix douces et chantonnantes volent jusqu’à lui, en petits filets de mots. Il ne saisit pas tout et se laisse bercer par la mélodie de leurs conversations. Dans leurs silences, il perçoit le frémissement de l’eau contre leurs peaux, le balancement léger de leurs corps portés par les courants naturels. Il entend leurs soupirs d’aise et leurs petits rires joyeux. S’il n’y prenait garde, il ronronnerait presque. Oh, mais qu’est-ce que...

Les petits gloussements se sont transformés, il regarde plus attentivement leurs gestes, cherchant à comprendre ce qui se passe à quelques mètres de lui. On dirait qu’elles... se tripotent les seins? Surpris, il assiste à un curieux manège. Les filles semblent comparer leurs corps respectifs, avec force commentaires, et en touchant. La blonde tout à fait dans son élément, les deux autres plus timides, mais tout aussi fascinées. Des doigts effleurent la courbe d’un sein, un téton se dresse, et il sent une brusque vague de chaleur monter à ses joues. Et descendre aussi. Quelques minutes de ce genre de traitement pourraient s’apparenter à de la torture... Les filles rient de leur petit jeu et finissent par reprendre de la distance. La brune, dos à lui, semble regarder par-dessus son épaule dans sa direction, avant de se baisser lentement, faisant onduler ses hanches, avec un sourire en coin. Choqué, il se demande si elle l’a vraiment repéré...

Le clapotis de l’eau qui se referme sur ses adorables fesses ponctue la fin de la scène. Il n’ose plus bouger, ni même respirer, de peur qu’elles se tournent vers lui en le montrant du doigt comme un satyre. Mais il ne se passe rien, leurs discussions continuent joyeusement, et il retrouve peu à peu son calme. Les battements affolés de son coeur ralentissent, et le malaise s’estompe. Peu après, les jeunes femmes ramassent leurs serviettes et quittent le bassin. Il reste encore quelques minutes, par sécurité, mais le bain est résolument terminé. Impossible de se détendre à nouveau... Surtout à cause de l’excitation qui ne l’a pas tout à fait quitté. Il revoit leurs courbes, les rayons de lune tombant sur leurs poitrines nues comme des caresses, leurs cuisses tendres parsemées de gouttes d’eau, et l’idée d’y passer les mains le met au supplice. Il est temps de se rhabiller...

Il n’ose pas se redresser complètement avant d’être juste au bord du bassin. Personne à la ronde, tout est silencieux. Il sort rapidement de l’eau, nouant au passage sa serviette sur les reins. Ça ne cache pas vraiment l’érection, mais dans la chiche lumière des bains, ce sera suffisant. L’allée qui mène aux cabines est plongée dans les ténèbres. Il s’avance lentement, craignant inconsciemment de retomber sur le groupe de filles, bien qu’elles soient sûrement déjà loin. Pourtant il y a bien quelqu’un qui arrive. A en juger par la silhouette, c’est un homme, tout va bien. S’il ne fait pas trop attention à la bosse sous la serviette…

L’inconnu ralentit en s’approchant, et s’arrête finalement quelques pas devant. Mais qu’est-ce qu’il veut au juste? Il y a une sorte d’interrogation dans son regard. Il n’a pas l’occasion de rassembler ses esprits pour s’adresser à lui qu’il s’approche encore, bien plus près que n’importe quelle convention sociale ne l’approuverait. Leurs corps se touchent presque, son visage tout près, il le surplombe d’une demi tête.

Ses yeux levés vers lui sont clairs, quasi hypnotiques, et malgré la proximité, il semble impossible de reculer, de fuir. Comme engourdi, il observe cet homme mystérieux, ses gestes lents et mesurés. Celui ci tend les mains devant lui, et ses doigts effleurent la peau juste au dessus de la serviette de sa serviette, comme pour en chasser une goutte d’eau. Puis il saisit le tissu de chaque côté de la taille, et semble s’approcher encore, toujours sans contact. Son regard plonge subitement vers le bas, et du bout de la langue il trace un sillon partant entre les pectoraux et qui descend sur le ventre, survolant rapidement le nombril alors que la serviette se défait et tombe à terre.

Agrippant les hanches de son vis à vis, il l’empêche de reculer alors qu’il se jette sur son sexe. Il l’enfonce entre ses lèvres, plaquant de f o r c e le bassin contre lui, et entreprend de le dévorer méthodiquement pendant qu’il resserre son étreinte autour de son prisonnier. Complètement perdu au fond de cette gorge étrangère, son cobaye essaie de s’échapper mais ne parvient pas à se libérer de la bouche qui l’aspire comme une sangsue. Il s’affole encore plus en sentant une deuxième paire de mains s’égarer sur ses fesses. Elles parcourent les courbes rebondies jusqu’à la jonction des cuisses, puis remontent en malaxant à souhait jusqu’au bas du dos. La personne derrière lui a dû se mettre à genoux, il sent ses cheveux fins frôler ses fesses en même temps qu’une langue s’insinuer entre elles. La caresse est brûlante, d’une infinie douceur. ll ne sait plus où donner de la tête, il n’ose pas regarder derrière lui.

Son regard se perd dans la nuit alors que la bouche se fait plus pressante entre ses fesses. Il sent la langue entrer en lui et jouer avec son anus, des mains agripper ses reins, remonter le long de ses flancs, caresser le haut de ses cuisses. Englobé par toutes ces attentions, il perd pied. Des doigts le pénètrent, et il se met à gémir. Il sent des lèvres effleurer son épaule, et une main qui agace un de ses tétons. Un plus gros objet se présente contre ses fesses, et se presse dans le sillon. A ce contact il écarquille les yeux, subitement pétrifié.

L’homme derrière lui glisse entre ses fesses trempées, tendu à l’extrême. Il sent sa chaleur pulser contre son intimité, les mains sur ses hanches resserrer leur emprise. Quand il commence à entrer en lui, il croit suffoquer, il laisse échapper un hoquet de douleur un peu, mais surtout de surprise. Il sent progresser ce corps en lui, brûlant, intense, presque insoutenable. Le monde s’arrête autour d’eux, ces instants semblent s’étirer, puis tout bascule.

Le sexe inconnu s’enfonce en lui avec facilité maintenant, chaque mouvement est une explosion de plaisir qui submerge tout son corps. Il s’engouffre lui aussi encore plus profondément dans la gorge qui lui est offerte, dévoré par une frénésie qui monte de plus en plus, comme décuplée par la synergie entre les trois hommes. Il s’abîme dans cet échange, partagé entre l’idée d’être pris et sucé à la fois, deux sensations distinctes qui se mêlent en un tourbillon de plaisir. Son excitation est à son comble, il sent poindre la jouissance. Emporté par les tremblements de son corps surchargé de plaisir, il s’effondre en tenant dans ses mains la tête de l’homme qui accueille son sperme. Tout son corps est agité de spasmes, serrant comme dans un étau le sexe qui pulse toujours dans ses fesses. Le corps chaud dans son dos se serre en réaction contre lui. Il jouit dans cette étreinte, sent confusément son sperme avalé par l’autre homme, et le monde disparaît.

Allongé sur le carrelage de l’allée, dans un état second, il garde les yeux fermés. Il sent vaguement l’homme derrière lui se retirer, passer une main en bas de son dos dans un geste presque tendre, et placer une serviette sur ses fesses. L’autre a déjà disparu. Repu de plaisir et toujours aussi confus, il reste un moment étendu dans la quiétude de la nuit. Il se dit que cette nuit était vraiment étrange. Les filles, et puis ça... En repensant à la chaleur brûlante entre ses fesses, il frissonne, et se relève. Etrange, vraiment... et pas que...

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